Selon le rapport, 14,5 % des dépenses totales de l’Assurance maladie, en 2016, ont été consacrées à la santé mentale, derrière les hospitalisations, mais devant les cancers et maladies cardio-neuro-vasculaires. Soit plus de 20 Mds€ pour 7 millions de personnes (plus d’1 Français sur 10).
Or, selon la cartographie médicalisée des dépenses de santé, la CNAM a relevé un sur-risque très important de maladies cardio-neuro-vasculaires et de cancers du poumon pour les personnes atteintes de pathologies psychiatriques. Ces patients ont, en effet, 2 fois plus de risques d’être pris en charge pour une ou plusieurs pathologies de ce type (AVC, insuffisance cardiaque aiguë, AOMI, embolie pulmonaire aiguë…). Ce risque s’expliquerait par des facteurs intrinsèques à ces populations (effets secondaires des traitements, usage de tabac, stress), mais aussi par une prise en charge moins adaptée et un moindre recours aux soins.
Pour faire diminuer ce risque, la CNAM souhaite favoriser le développement et le renforcement d’une offre de soins médicaux somatiques spécifique dédiée aux publics atteints de pathologiques psychiatriques lourdes. Elle souhaite également adapter les campagnes et actions de prévention cardiovasculaire et de dépistage des cancers aux spécificités de ces populations. Enfin, elle suggère aussi de revoir les prescriptions de psychotropes en introduisant des indicateurs relatifs à cette prescription dans la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) des médecins traitants.
Psychiatres : des pistes pour adapter les soins des patients